Photo -- Dina Goldstein, Vancouver photographer. The darker side of Barbie and Ken´s marriage : « In the Dollhouse ».
Entrer dans le monde rose et pailleté de Barbie : tel est le rêve de nombreuses petites filles. Il deviendra réalité pour certaines d’entre elles, un château grandeur nature ouvrant ses portes sur l’Alexanderplatz de Berlin le 16 mai. Sous le nom de « Barbie Dreamhouse experience », une maison est actuellement construite dans les moindres détails, du mobilier rose aux fleurs roses qui ornent les balcons. Le bonheur des têtes blondes a un prix : les fillettes qui voudront entrer dans la « maison de rêve » afin d’apprendre à chanter comme une popstar et à confectionner des cupcakes roses devront payer 22 euros.
Barbie pas assez féministe
Le projet dénote dans Berlin, réputée pour ses projets alternatifs. Die Linksjugend, aile gauche du parti Die Linke s’oppose au projet. Menés par Michael Koschitzki, les militants envisageaient d’occuper la maison de Barbie, dans une ville qui n’est pas étrangère au concept des squats. Ils ont finalement abandonné l’idée, afin de ne pas effrayer les petites filles. Mais leur page Facebook « Occupy Barbie-Dreamhouse » reste active. « Il y a suffisamment d’alternatives à Barbie, de Fifi Brindacier à Bibi Blocksberg* en passant par Benjamin Blümchen** », s’exclame le groupe sur cette page qui compte plus de mille sympathisants.
Les groupes de gauche reprochent à Barbie de véhiculer une image stéréotypée de la femme, trop mince pour être saine. Lorsque l’on pénètre dans la maison, on peut apercevoir Ken derrière une vitre : l’homme nettoie la voiture puis répare un carreau pendant que Barbie fait de la cuisine, entourée d’un mobilier rose. Franziska Sedlak, membre de la Linksjugend, explique dans le quotidien d'extrême gauche Junge Welt que si Barbie souhaitait travailler, seules deux carrières s’offriraient à elle : popstar ou mannequin. « Il est suggéré que le seul rôle de la femme serait d'être belle, de porter des chaussures à talons hauts et d'avoir à tout moment un gâteau en train de cuire dans le four. Des modèles de comportement qui ont une influence tout au long de la vie sont ainsi déjà transmis durant l'enfance. »
Les groupes de gauche reprochent à Barbie de véhiculer une image stéréotypée de la femme, trop mince pour être saine. Lorsque l’on pénètre dans la maison, on peut apercevoir Ken derrière une vitre : l’homme nettoie la voiture puis répare un carreau pendant que Barbie fait de la cuisine, entourée d’un mobilier rose. Franziska Sedlak, membre de la Linksjugend, explique dans le quotidien d'extrême gauche Junge Welt que si Barbie souhaitait travailler, seules deux carrières s’offriraient à elle : popstar ou mannequin. « Il est suggéré que le seul rôle de la femme serait d'être belle, de porter des chaussures à talons hauts et d'avoir à tout moment un gâteau en train de cuire dans le four. Des modèles de comportement qui ont une influence tout au long de la vie sont ainsi déjà transmis durant l'enfance. »
Un modèle pour les enfants
Les instigateurs du projet se défendent en refusant d’intellectualiser une poupée pour enfants. Depuis sa création en 1959, le jouet de 29 centimètres à l’effigie de la poupée allemande Bild Lili a stimulé l’imagination de nombreuses petites filles, sans pour autant les transformer elles-mêmes en poupées à paillettes. On peut cependant regretter que Barbie ne soit plus une princesse dans un autre monde. Pin-up sur talons hauts, à 50 ans et sans une ride, elle évolue dans un monde qui ne connaît ni pauvreté, ni souci d’argent.
La réalité, pourtant, n’est jamais bien loin. Dans une ville qui, comme toute capitale européenne, manque de logements sociaux, il est choquant d’assister en quelques mois seulement à la construction d’un château de 2500 m2 décoré par 9 kilogrammes de paillettes et 380 litres de peinture rose. Barbie contribuerait-elle elle aussi au phénomène de gentrification pour les beaux yeux des 3000 touristes attendu chaque jour à Berlin dans les mois à venir ?
La Barbie Dreamhouse est avant tout une histoire d’argent qui se bat avec l’intellect en oubliant les enfants. L’entrepreneur autrichien Christoph Rahofer a passé 18 mois à développer ce concept après avoir obtenu une licence du fabricant américain de poupées, Mattel. Si l’événement est censé être motivé par le cinquantième anniversaire de la poupée, il relève également d’une stratégie commerciale. Barbie ne se vend plus autant qu’auparavant. La poupée, qui a mis dans les poches de Mattel un milliard de dollars depuis sa commercialisation, ne représente plus que 20 % de son chiffre d’affaires. Il était temps pour elle de faire ses valises pour s’installer dans de nouvelles villes. Après Berlin, le château de Barbie devrait entamer une tournée européenne : Paris, Madrid et Lisbonne se sont déjà dits intéressés.
La réalité, pourtant, n’est jamais bien loin. Dans une ville qui, comme toute capitale européenne, manque de logements sociaux, il est choquant d’assister en quelques mois seulement à la construction d’un château de 2500 m2 décoré par 9 kilogrammes de paillettes et 380 litres de peinture rose. Barbie contribuerait-elle elle aussi au phénomène de gentrification pour les beaux yeux des 3000 touristes attendu chaque jour à Berlin dans les mois à venir ?
La Barbie Dreamhouse est avant tout une histoire d’argent qui se bat avec l’intellect en oubliant les enfants. L’entrepreneur autrichien Christoph Rahofer a passé 18 mois à développer ce concept après avoir obtenu une licence du fabricant américain de poupées, Mattel. Si l’événement est censé être motivé par le cinquantième anniversaire de la poupée, il relève également d’une stratégie commerciale. Barbie ne se vend plus autant qu’auparavant. La poupée, qui a mis dans les poches de Mattel un milliard de dollars depuis sa commercialisation, ne représente plus que 20 % de son chiffre d’affaires. Il était temps pour elle de faire ses valises pour s’installer dans de nouvelles villes. Après Berlin, le château de Barbie devrait entamer une tournée européenne : Paris, Madrid et Lisbonne se sont déjà dits intéressés.